Historique

A l'origine, Aux délices du calice était une idée de Dominique Guellec et Fred, (deux membres fondateurs de Radio Gribouille) et Patrice, qui trouva le nom de l'émission. Adorant les félins, Dominique consacra une émission aux milles et une façon de cuisiner un chat. Jacques, également membre fondateur et à l'initiative de la radio (et premier président) éclatant de rire à l'écoute de cette émission se dit en son for intérieur qu'il fallait absolument qu'il participe à celle-ci, ce qu'il s'empressa de faire. Vint ensuite se greffer d'autre intervenants plus ou moins réguliers: Jamel, Radouan, Frédéric... Timidement à la technique, Gilles fit progressivement de plus en plus d'interventions.


A gauche Dominique, à droite Patrice dans les studios de Radio Gribouille en 1983

Aux délices du calice était donc à la base animée en partie par les membres fondateurs de la radio. Ce qui permis d'ailleurs à cette émission d'exister et de perdurer, car ne respectant rien et se permettant toutes les dérives (étant d'ailleurs une dérive elle-même) dans l'anarchie la plus complète, il est possible que ces huluberlus s'eussent fait virer par les autres membres de la radio, si ce titre de géniteurs de la station ne les avaient pas protégés.

L'émission était diffusée tout les vendredis soir de 22h00 à minuit, horaire idéale s'il en est, pour une ambiance détendue. (Consulter la grille des programmes de l'époque)


Illustration de Gabillard, dans un document de la radio datant de 85

L'idée des délices du calice était de discuter librement de tout les sujets. Si on constate qu'il n'y avait à l'antenne aucun respect de rien ni de personne sur les sujets abordés quels qu'ils soient (la politique, la religion, le sport...), ce n'était pas tant au nom du non-respect en tant que tel, qu'au nom de la liberté de parler librement, de déconner, de ne pas se prendre au sérieux, de se faire plaisir, et tout cela à l'antenne.
Un esprit aux antipodes de l'esprit dominant d'aujourd'hui qui est ce qu'on appelle la "démagogie médiatique", à savoir la recherche de l'audimat.

Dans cette même émission, on ne se gêne pas à mélanger satyre et sujets sérieux, tantôt abordés sur le ton de le plaisanterie, tantôt abordés sérieusement. Cet esprit de mélange des genres était plus ou moins nouveau à l'époque. (excepté le canard enchaîné) et se démocratisa avec les radios libres associatives, ce qui fit fleurir par la suite des émissions qui reprirent cet esprit dans divers médias. (Le vrai journal de Karl Zéro)


Entre 1999 et 2003, Fred anima une émission un peu dans l'esprit des délices du calice, mais un peu plus sérieuse: "Poil à gratter" (débats et des hauts), une émission de parole libre autour de diverss sujets (souvent l'actualité).

 

La radio à ses débuts (années 80)

Radio Gribouille est à l'origine ce qu'on pourrait appeller un produit de la gauche. Avant Mai 1981, le monopole d'état empêchait d'émettre sur la bande FM, et les rigueurs de la loi tombaient sur les "radios pirates" qui osaient l'enfreindre. Quand Mitterrand arriva au pouvoir en 81, il devint possible d'émettre sur une partie de la bande FM.
Le constat fait à l'époque voulait que les médias officiels ou "privés" n'étaient pas assez en prise avec les réalités de la société, parcequ' ils ne laissaient pas la parole aux "exclus" de la communication et qu'ils "censuraient" certaines musiques. Au nom de la liberté de communiquer, de la parole libératrice et des musiques émancipatrices (à moins que ce ne soit l'inverse), et munis d'un certain enthousiasme, une vingtaine d'individus créèrent Radio Gribouille, une idée à l'iniative de Jacques, Dominique et Fred.

Cette indépendance d'esprit permis à Radio Gribouille d'avoir une liberté de ton totalement nouvelle dans le paysage médiatique de l'époque.


Un flyers de Radio Gribouille dans les années 80 (Cliquez pour agrandir)

Un exemple (parmis d'autres) de ce que ce ton satyrique et souvent corrosif de la radio pouvait donner est que dans le dossier d'aide séléctive de 1985, Gabillard, l'illustrateur "officiel" de la radio à l'époque, dût modifier l'illustration de couverture afin de la rendre plus..."présentable".

Le jeu des différences: A gauche, l'illustration originale du dossier d'aide séléctive, et à droite l'illustration finalement présentée, après autocensure...Cliquez sur l'une ou l'autre des images pour les agrandir, et amusez vous à trouver les différences.

Gabillard par ailleurs, qui publia tout un tas d'illustrations à l'image de l'esprit de la radio à l'époque.

Le fait qu'à travers les années, Radio G! sût rester associative, libre et indépendante envers et contre tout est assez exceptionnel dans la mesure où les très nombreuses radios privés qui se sont créés dans les années 80 sont devenues très vite des radios commerciales, dont l'immense majorité ont vite coulés pour cette raison, ou sont devenues la soupe que l'on connaît. De plus l'indépendance n'est pas ce qui plait le plus aux institutions publiques et privées qui préfèrent avoir des petits moutons en face d'eux...ce qui n'aida pas toujours la station.
Radio G! était, et est toujours un espace de liberté, autour duquel se sont créés beaucoup de liens d'amitiés, ce qui en fait aussi un espace où on peut rencontrer l'autre. Il y a eu des couples aussi, avec des enfants, dont l'auteur des lignes que vous lisez actuellement est un des représentants.
Car si la station a survécu c'est aussi grâce à la solidarité, fruit de ces liens d'amitiés, et qui surtout allait de paire avec un engagement très fort de la part des membres fondateurs que sont Fred, Jacques et bien d'autres... (mais ils étaient jeunes et fous, ce qui leur retire du mérite)

La radio de nos jours

Après avoir connu pendant plusieurs années, divers problèmes liés à des erreurs de gestions et des conflits de personnalitées, Radio G! coule aujourd'hui des jours heureux dans le paysage des ondes FM en anjou, dont elle est la seule radio associative libre survivante.
Si on pouvait la qualifier clairement de radio "de gauche" à ses débuts, on ne peut plus vraiment le dire aujourd'hui, l'expression y étant très hétérogène. Cependant, elle a toujours su rester totalement indépendante, n'a jamais diffusé de publicité, et ne s'est jamais fourvoyé dans un format commercial.

Si elle a gardé un côté un peu "amateur" (car non-formatée et ouverte à tous), Radio G! essaye de se détacher de cette image qui lui colle à la peau, de tourner un peu la page avec Gribouille. Aujourd'hui les émissions sont généralement un minimum construite et ne se permettent plus tout, et sont donc moins subversives, au moins sur la forme. Une émission comme les délices du calice aujourd'hui, ne passerait peut-être plus sur la station. C'est une manière -entres autre- d'être pris un peu plus au sérieux par le monde extérieur, ce qui a fait défaut à la radio pendant des années, et lui apporta des difficultées de représentation.


L'affiche des 25 ans de la radio (Cliquez pour agrandir)

En Novembre 2006, Radio G! fêtait ses 25 ans d'existence. A cette occasion la radio diffusa certaines de ses archives, dont quelques cassettes des délices du calice. On diffusa aussi au cinéma le film R...ne répond plus des frères Dardenne, seul et unique documentaire sur les radios libre associatives qui fleurirent dans les années 80. Suivit d'un débat sur le sujet, en présence de membres fondateurs de Radio Gribouille.
Plusieurs médias parlèrent de l' anniversaire de la radio. A la télévision, nottament France 3 Ouest et TV10, la télé locale angevine. Fred, alias Gérard Rousseau, ancien animateur des délices du calice fut interviewé sur cette dernière chaine à l'occasion. (Les vidéos sont disponibles ci-dessous)